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Michael Harris

Michael Harris

Cette année, le Prix scientifique Simone et Cino del Duca, sur le thème de recherche "les mathématiques et leurs applications", est décerné au mathématicien Michael Harris pour ses travaux de recherche sur les "Représentations automorphes et représentations galoisiennes".

Film de présentation de Michael Harris

Le parcours de Michael Harris

Gérard Laumon et Michael Harris

Âgé de 55 ans, Michael Harris est enseignant-chercheur de mathématiques à l'Université Paris VII, membre senior de l'Institut Universitaire de France et de la Fondation Sciences Mathématiques de Paris.

Michael Harris obtient son doctorat de mathématiques à l’université de Harvard en 1977, à l’âge de 23 ans.

Dès le début de sa carrière, Michael Harris porte ses recherches sur l’arithmétique des formes automorphes, une branche de la théorie des nombres en lien avec la théorie des représentations et la géométrie algébrique. Ses contacts avec de nombreux mathématiciens parisiens l’amènent à travailler plus directement sur les conjectures de Langlands et à s’installer à Paris en 1994, où il devient professeur à l’université Paris-Diderot (Paris VII).

Le projet Formes automorphes

Depuis 2001, Michael Harris poursuit ses recherches au sein du projet Formes automorphes de l’Institut de Mathématiques de Jussieu, à Paris.

Le projet Formes automorphes de l’Institut de Mathématiques de Jussieu est l’incarnation actuelle d’une tradition qui, depuis 40 ans, a fait de Paris un des centres mondiaux de recherche sur le programme de Langlands. Les méthodes introduites par Andrew Wiles et Richard Taylor, et la résolution par Gérard Laumon et Bao-Châu Ngô d’un des principaux obstacles identifiés par Langlands à la réalisation de son programme, ont permis des progrès considérables ces dix dernières années. Par exemple, la démonstration de la Conjecture de Sato-Tate par Michael Harris, avec Laurent Clozel, Nick Shepherd-Barron et Richard Taylor, permet une approche statistique aux solutions des équations cubiques comme celle mentionnée plus haut. Les travaux actuels du projet Formes automorphes visent à généraliser les résultats récents pour permettre de traiter des équations de dimension supérieure. Par ailleurs, les membres du projet Formes automorphes sont en train de rédiger une série de livres sur les techniques du programme de Langlands qui devraient servir de référence de base pour la prochaine génération d’étudiants.

Il s’exprime en ces termes au sujet de sa discipline :

"La réflexion mathématique est une activité dont chacun de nous est capable et qu'on retrouve dans toutes les civilisations. Si elle n'est pas gâchée par un mauvais enseignement ou par l'obsession du rendement immédiat, l'expérience des mathématiques se révèle la source d'un grand plaisir et d'une liberté incomparable. L'importance de notre travail, au-delà de ce que nous pouvons apporter à la résolution des problèmes de notre discipline, est aussi de montrer la possibilité d'organiser sa vie autour d'une activité libre et libératrice."

Travaux philosophiques

Depuis une dizaine d’années, Michael Harris s’intéresse également à la philosophie des mathématiques, à laquelle il propose une présentation plus proche de la pratique des mathématiciens, en essayant par exemple de comprendre sous quelles formes les techniques narratives font partie du raisonnement mathématique. En 2007, il a participé au colloque Mathematics and narrative, qui réunissait philosophes, mathématiciens, écrivains et historiens sur le sujet. Il a également apporté une contribution philosophique à l’ouvrage The Princeton Companion to Mathematics (Princeton University Press, 2008).